Les Snotlings sont des minuscules humanoïdes, hauts tout au plus d'une vingtaine de centimètres, à la peau verte et crasseuse. Ils sont vicieux et cruels, mais leur petite taille les empêche d'être autre chose qu'une nuisance, à moins d'être extrêmement nombreux. Ces créatures émergent des sécrétions des autres peaux vertes (notamment leur sang, ce qui fait que de grands nombres de snotlings apparaissent toujours après une bataille impliquant des gobelinoïdes), ce qui constitue une forme de reproduction asexuée, une sorte de clonage passif d'un individu sans qu'il ne s'en rende compte. Les snotlings sont pratiquement incapables de se nourrir par eux même, alors ils ont tendance à se rassembler autour des tribus peaux-vertes pour récupérer les restes de repas. Les gobelins, orques et trolls, n'ayant aucunement conscience que ces petites creatures sont, d'une certaine manière, leurs enfants, sont agacés par leurs larcins et leurs voix criardes, et il arrive souvent que des snotlings se retrouvent écrasés sous le pied d'une brute excédée.
Les snotlings qui survivent quelques mois grandiront très rapidement et deviendront des Gobelins, des humanoïdes hauts d'un mètre. Ce stade est le pic d'intelligence que pourra jamais atteindre une peau-verte, car les gobelins sont capables de réfléchir à des concepts plus complexes que "le prochain repas" ou "la prochaine bagarre". Dans la société peau-verte toutes les grandes inventions ont été découvertes par des gobelins (et il est fort probable que ce soit eux qui aie suggéré aux chercheurs humains d'appeler leur espèce "gobelinoïde". Malheureusement, les peaux-vertes ne respectent que la force physique, ce qui explique que les gobelins aient le rôle de servants et de souffre-douleurs des orques et des trolls, et que leurs découvertes soient souvent ignorées. Certains gobelins arrivent cependant grâce à la ruse à se tailler une place comme conseiller stratégique des chefs orques. Leurs chances de survie sont grandement améliorées une fois arrivés à cette position, mais ils sont toujours exposés à une saute d'humeur du chef (ou à un changement brutal de direction).
Les gobelins, après quelques années de vie, perdent de leur intelligence mais gagnent en force physique, et deviennent des Demi-orques. Cette période de transformation les voit grandir d'un centimètre par jour environ, et gagner en courage. Ils abandonnent les tactiques et les inventions de leur vie passée et cherchent à se mesurer avec des adversaires en face-à-face, à la façon d'un orque. Ces demi-orques sont souvent solitaires, cherchant à accomplir leur quête seuls.
Une fois qu'un demi-orque a la taille, mais aussi la confiance en soi, d'un orque (ce qui peut prendre un temps très variable), il en devient un lui même. Les Orques sont particulièrement stupides mais beaucoup plus musclés que les humains. Ils ne pensent qu'à se battre, et s'ils ne sont pas en guerre, ils se battront entre eux. Seul l'autorité du Chef orque, le plus fort du groupe, leur donne un semblant d'organisation. Les orques méprisent les gobelins et les snotlings, car ils sont extrêmement faibles, mais aussi les trolls, qu'ils voient comme des animaux idiots (ne parlez pas de "l'hôpital qui se fout de la charité" à un orque, ces deux concepts lui sont inconnus). Les orques ont, en plus de leur musculature, une étonnante capacité : ils sont capables de régénérer n'importe quelle partie de leur corps qui serait sectionnée. Cela leur prend des semaines, mais un bras tranché peut repousser, un oeil crevé verra de nouveau, etc... Les gobelins possèdent déjà cette capacité mais dans une mesure moindre (les membres régénérés ne sont jamais aussi efficaces que les membres d'origines), et cela prend bien plus longtemps. La seule exception à cette régénération est la brûlure du feu ou de l'acide : ces dégâts ne soigneront pas mieux chez un orque que s'ils avaient été causés à un humain.
Les orques les plus forts et les plus vieux finissent par perdre ce qui leur reste d'intelligence, devenant à peine plus que des animaux sauvages et cruels, mais leurs propriétés de régénération et leur corpulence deviennent encore plus impressionnantes, devenant ce qu'on appelle des Demi-Trolls. Ces êtres perdent progressivement l'usage du langage. Ne pouvant plus beugler des ordres sur les peaux-vertes plus petites, les demi-trolls perdent alors le prestige que leur donnait leur force. Ils sont alors placés dans des enclos ou enchaînés au fond d'une caverne, et on ne les en sort que pour les grandes batailles.
Lorsque leur aspect bestial a fini de prendre le dessus, ils sont des Trolls véritables. Les Trolls ont une régénération si rapide que leurs blessures sont guéries à vue d'oeil, ce qui en fait des adversaires terriblement démoralisants à combattre. Ce pouvoir va si loin qu'il peut ramener à la vie un troll décapité ou dont le coeur a été arraché. À ce stade, seul le feu ou l'acide peut le tuer. La force du troll en fait une arme de guerre terrible, qui peut écraser un homme à main nue sans problème ou mettre à bas un bâtiment en pierre. Par chance, la plupart des trolls finissent par réussir à échapper à leurs maîtres stupides et vivent de rapines dans la nature, détruisant occasionnellement un village malchanceux. Cette situation est terrible pour les paysans assez malheureux pour croiser leur chemin, mais largement préférable à une armée de trolls dirigées méthodiquement contre les places fortes humaines.
Un troll ne s'arrête jamais de grandir, et de devenir plus fort. Il deviendra éventuellement un Troll vénérable, un géant à la peau impénétrable, capable de détruire une petite ville à lui tout seul. Ces monstres sont à l'origine de bien des légendes locales, enrichies par quelques générations de conteurs avides d'ajouter des détails croustillants. Les trolls les plus âgés, heureusement, voient leur intellect continuer de diminuer jusqu'à qu'ils soient incapables de quitter leur tanière d'eux même. Ils entrent alors dans une phase de sommeil profond, où il est possible de les prendre pour des rochers à la teinte verdâtre... Jusqu'à ce qu'ils soient réveillés par un aventurier imprudent.
Les légendes parlent d'un Titan troll, le plus ancien et le plus monstrueux des peaux-vertes que la terre n'aie jamais porté. Celui ci doit sommeiller au plus profond des cavernes sous les montagnes, mais s'il venait à se réveiller, le monde entier serait menacé.
IDÉES D'AVENTURES :
- La dernière mode chez les nobles de la cour royale est d'adopter des snotlings comme animaux de compagnie. Bien sûr, lorsque plusieurs personnes sont retrouvées assassinées avec des ciseaux de couturier et d'autres petits ustensiles, les minuscules créatures sont introuvables ... Aux PJ de fouiller tout le palais royal pour les trouver.
- Le baron A est très content de sa dernière découverte : il s'avère que le gros rocher qui se trouve au milieu du domaine du baron B est en fait un troll vénérable endormi depuis un siècle. Il va certainement employer des mercenaires pour réveiller celui-ci, alors le baron B a employé les PJ pour empêcher cela (ils doivent garder le rocher mais en évitant au maximum les grands bruits).
- Une horde d'orques et de gobelins immense s'approche de la ville. Les PJ n'ont aucune chance d'empêcher la destruction de celle-ci par des voies traditionnelles, mais ils ont quelques jours pour provoquer la discorde au sein des peaux-vertes. Si les différentes bandes se font la guerre entre elles, elle seront trop occupées pour attaquer la ville.
(Ces peaux-vertes sont inspirées sur plusieurs aspects des orques et gobelins de Warhammer plutôt que des monstres de D&D, cela n'aura pas échappé au lecteur ou à la lectrice avertie. Ma précédente campagne utilisait des monstres bien plus proches des versions Old-school de D&D, avec des orques à tête de cochon et des grands trolls maigres. J'ai eu envie de changer. Bien sûr, le snotling est une invention qui est pour le cas directement volée à Warhammer, mais je ne pense pas que mon petit blog qui n'a pour l'instant aucun abonné n'attire l'attention des avocats de Games Workshop.)
Très sympa cet article, merci. Je vais continuer la lecture de ce blog que j'ai trouvé en lisant le groupe OSR francophonie sur facebook
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